Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Mari Strachan : La Terre fredonne en Si bémol

La terre fredonne en si bémol de Mari Strachan       5/5 (24-04-2012)

 

La terre fredonne en si bémol (378 pages ) est paru le 24 mars 2011 aux Editions Nil. Je remercie sincèrement MyaRosa, qui m’a fait parvenir ce livre voyageur que j’ai adoré. Je ne connaissais ni le titre ni l’auteure et je n’en avais même jamais entendu parler. En l’ouvrant, je ne savais donc pas vraiment où j’allais, et même au fil de l’histoire, je ne me doutais toujours pas où l’auteur voulait m’emmener. Au final c’est devenu une très belle découverte.

 


 

L’histoire (éditeur) :

 

Agée d'une dizaine d'années, Gwenni Morgan grandit dans un petit village du pays de Galles. Friande de romans policiers, elle se pose beaucoup de questions sur sa famille et la petite communauté au sein de laquelle elle évolue. Face aux énigmes et aux secrets du monde adulte, elle décide un jour de lancer son enquête, comme les détectives de ses livres préférés. Où est donc passé Ifan Evans, ce berger au visage tout rouge dont elle s'est toujours méfiée ? Pourquoi son épouse, la douce Mme Evans, semble-t-elle si mystérieuse et si troublée depuis quelque temps ? Et que veulent dire ses filles, la petite Catrin et sa sœur Angharad, lorsqu'elles répètent que leur père est parti avec un gros chien noir ?

 

Mon avis :

 

La terre fredonne en si bémol est un roman dépaysement qui nous entraine dans les années 50, dans un petit village  du pays de Galles. Ifan Evans, le mari de  l’institutrice, a disparu. Très proche de sa maîtresse,  et passionnée de romans policiers,  Gwenni Morgan, 12 ans et demi, décide (au grand désespoir de sa mère)  de mener son enquête pour tenter de le retrouver. La découverte du corps sans vie de Mr Morgan entraine non seulement la recherche du coupable mais devient aussi l’occasion de déterrer les secrets et les non-dits des proches de la fillette.

 

Mari Strachan nous offre, en plus d’un polar, un roman d’apprentissage dans lequel on suit le cheminement psychologique de Gwenni. Elle arrive avec habileté à glisser le lecteur dans la peau de la fillette si attentive à ce qui l’entoure. C’est un vrai plaisir de la suivre voler, parcourir la campagne et nous conter sa vie d’enfant presque tranquille. L’arrivée de ce drame la confronte à la cruauté de la vie : la mort, la rigueur et la haine de sa mère dépressive, la méchanceté de sa sœur Bethan, la faiblesse de son père (qui reste un des rares à lui apporter de la tendresse), les rumeurs et les accusations blessantes de certains….

  

La terre fredonne en si bémol évoque un sujet sombre et triste, et pourtant la naïveté de la narratrice apporte la dose de légèreté et d’optimisme qui le rendent agréable. Gwenni est intelligente, perspicace, têtue et fantasque. C’est un personnage très très très touchant, qui tente de trouver sa place dans ce monde. Avec beaucoup d’espièglerie et de poésie, elle nous raconte un moment important de sa vie, qui va prendre un tournant bouleversant. Malgré la dureté des paroles, des faits et des révélations, sa bienveillance et sa joie de vivre l’emportent et donnent un texte qui fait plus sourire que pleurer.

 

Je ne me suis pas ennuyée un instant à la lecture ce roman, qui mélange harmonieusement les genres. Le texte est constamment ponctué d’antinomies : rêve-réalité, roman policier-conte (avec une carte à la fin du roman), enfant-adulte, joie-tristesse…Et on oscille entre le dérangeant et l’attachant.  J’ai apprécié venir à la rencontre de tous les habitants de ce petit village, certains fantasques, d’autres énervants et d’autres plus inquiétants. Quant au style de Mari Strachan, il est merveilleux et accrocheur : soupçon de suspens et pointe de magie. Je vais suivre de près ses prochaines publications.

 

 « A l’école, quand j’ai chanté la note de M. Hugues du cours de musique, il m’a dit que c’était un si bémol. Il a ri quand je lui ai expliqué que c’était la note que fredonnait la terre. Il m’a dit : Il ne manquerait plus que tu entendes la musique des planètes, après ça, Gwenni. Mais il ignore que la note profonde que murmure inlassablement la terre m’enveloppe de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, remplit ma tète de tous les livres jamais écrits, et a le goût des fameux biscuits à la vanille de Mme le sergent Jones et de la crème instantanée à la fraise, et la fraicheur de la gelée rouge fluorescente. Je pourrais rester ici pour toujours, que je n’aurais besoin de rien. » page 328

 

La terre fredonne en si bémol est un beau livre que je vous conseille. Je serais même prête à me laisser tenter par sa version poche, histoire de l’avoir dans ma biblio au cas où l’envie de prendrait de le relire. Encore merci Mya.

 

 


 

 

 

 



01/05/2012
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