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Michael Christie : Le jardin du mendiant

Le jardin du mendiant de Michael Christie    3,5/5 (04-11-2012)

 

Le jardin du mendiant (306 pages) est le premier roman du canadien Michael Christie, paru en France aux Editions Albin Michel le 6 septembre 2012, dans la collection terres d'Amérique.

 


L’histoire (éditeur) :

 

C’est une nouvelle tragiquement drôle qui ouvre le formidable recueil de Michael Christie, classé parmi les meilleurs livres de l’année 2011 au Canada et récompensé par le Vancouver Book Award. Une femme seule appelle désespérément les secours, amoureuse d’un infirmier rencontré un soir de blues. Pour le retrouver, elle devra faire preuve de beaucoup d’imagination… jusqu’à frôler la mort.
Qu’il évoque un accro au crack dialoguant avec le fantôme d’Oppenheimer ou un vieil homme qui tente de renouer avec son petit-fils devenu SDF, Michael Christie ausculte le cœur et l’âme de Vancouver, ses solitudes anonymes et modernes avec autant d’intelligence que d’humour. Un univers urbain qui nous ressemble étrangement.
Subtilité du regard, inventivité de l’écriture : ses nouvelles – inspirées en partie de son expérience dans le domaine social – abordent la société contemporaine sous un angle résolument inédit. Michael Christie s’impose d’emblée comme l’un des grands espoirs de la littérature canadienne.

 

Mon avis :

 

Le jardin du mendiant est un recueil de 9 nouvelles portant sur les habitants de Vancouver, et plus particulièrement de Downtown Eastside, un de ses quartiers les plus vieux et aussi les plus pauvres. Elles m’ont plus ou moins touchée, même si dans l’ensemble  elles restent impressionnantes de réalisme et du coup pleine d’émotion. On croise toxicomanes, sans-abri, fou, voleur, handicapé et beaucoup beaucoup de solitude.

 

On y trouve des personnages colorés qui manquent de chance, de soutien, d’aide, d’amour, de considération, mais qui ne s’apitoient pas. On passe par une femme trompée qui choisit de se tourner vers le bénévolat, un simple d’esprit qui connait une amitié passagère, une femme seule persuadée d’avoir rencontré l’amour et qui met tout en œuvre pour le revoir (y compris le malaise cardiaque), un accroc au crack en pleine conversation avec Julius Robert Oppenheimer (mort il y a plus de 50 ans), un grand père qui retrouve son petit-fils dans une situation totalement saugrenue après 15 ans d’absence, ou encore un homme sans attache familiale  qui choisit la présence d’un chien...

 

L’écriture est directe, faite de descriptions évocatrices. On est transporté  dans chaque récit avec facilité. Michael Christie capte avec minutie et  sobriété la misère sociale, fil conducteur de son recueil. J’ai aimé la variété des situations, des personnages et des intrigues, même si j’ai moins accroché avec certaines nouvelles comme Goodbye porkpie hat  et Le roi Saül. D’autres telles que Le jardin du mendiant,  Le figurant  et Rebut m’ont touchée et émue.  Il y a peu d’espoir dans chaque dénouement et la fracture entre marginaux et populations aisées est importante. Tout cela donne sentiment de malaise  en pensant à ces laissés pour compte, ces délaissés qui se sont pas si éloignés de nous. Et pourtant,  Michael Christie ne cherche pas à faire pleurer le lecteur, il présente juste ses personnages tels quels. Il rappelle avec simplicité  que chacun possède une histoire avec une famille, un passé et un avenir…

 

Par contre, autant le style de Michael Christie est percutant de réalisme et d’empathie, autant ses chutes sont brutales. Comme trop souvent à la lecture de nouvelles (et pourtant j’aime ça), le goût d’inachevé est présent. Encore plus dans Le jardin du mendiant, où je me suis sentie arrachée à chacune d’elle, comme s’il manquait quelque chose. Dommage…

 

 

 

 



06/11/2012
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