Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Paul Mesa : Les pères et les mères sont des humains comme les autres

 

Les pères et les mères sont des humains comme les autres de Paul Mesa 3,5/5 (03-03-2013)

  

Les pères et les mères sont des humains comme les autres (284 pages), premier roman de Paul Mesa, est disponible dès le 7 mars 2013 chez Albin Michel.

 

 

L’histoire (éditeur) :

 

Bianca, une petite femme de chambre que tout le monde appelle Bica – le nom d’un café portugais bien serré – a deux rêves : faire un enfant pour que sa mère Maria Teves, récemment décédée, aille au ciel, et découvrir l’identité de son père, qu’on lui a toujours cachée. Mais rien ne se passe comme prévu : Maria réapparaît, morte et pourtant fraîche comme un gardon, et l’homme que Bica a choisi comme père de son enfant se dérobe. Il est trop beau, trop riche, et beaucoup trop marié. Les péripéties qui s’ensuivent, et qui mèneront Bica jusqu’à Lisbonne, se mêlent au récit d’une enfance nomade, où sa mère l’entraînait de ville en ville au rythme de ses amours improbables…
Poétique et tendre, cette histoire à la fantaisie débridée, où la saudade ne résiste pas à l’arôme d’un bon café, possède un charme et une légèreté proches de l’univers d’Amélie Poulain. Avec ses personnages décalés, son récit rythmé et piquant, ce premier roman est un vrai plaisir de lecture.

 

Mon avis :

 

C’est le coeur léger que je referme Les pères et les mères sont des humains comme les autres. Le premier roman de Paul Mesa est charmant, léger, drôle (et un peu triste aussi) et très savoureux.  Ces 280 pages passées en compagnie de Bica ont été plaisantes et très touchantes.

 

Bica Teves (prononcer « Tevech ») est femme de ménage à l’Hôtel du Cocher. Sa mère, la gouvernante, est décédé il y a 13 jours et la voilà qui réapparait  dans leur petit appartement  au troisième étage des lieux. Rien ne va décidément plus dans la vie de Bica. En plus de trouer les préservatifs dans les chambres des clients, elle passe désormais ses soirées à surveiller la maison de  Galão, avec qui elle a passé du bon temps dans l’une des chambres. Malheureusement, cette escapade (qui n’a pas réussi à la mettre enceinte mais dont elle est persuadé qu’il s’agit du grand Amour) est le début d’une multitude de problèmes et surtout de rebondissements dans la vie de cet établissement intime et familiale, car ce Galão est un affreux coureur de jupon marié et pas à n’importe qui !


Est-ce à cause de l’échec de fécondation que sa mère reste ici plutôt que d’aller au ciel ? Est-ce elle qui a été prise pour une mineure d’origines étrangères venant d’avoir des relations avec un client ? Est-ce à cause d’elle qu’une journaliste s’acharne à tenter de démolir la réputation des lieux ? Toujours est-il que Bica a encore beaucoup de travail entre percer es capotes, camoufler sa mère ressuscitée, trouver l’Homme de sa vie (qu’il soit de son passé ou de son avenir), et quand le temps le lui permet s’occuper de l’entretien…  Bica, 26 ans, est un personnage haut en couleur autant par son caractère que par ses origines (Portugaise Allemande Française). On ne s’identifie pas forcément à elle, mais une chose est sûre en s’y attache ! Naïve, pas vraiment chanceuse, elle ne tend qu’à trouver l’amour (familial et conjugal) et c’est tout ce qu’on lui souhaite au fil des pages.


« Celle qui est ici, dans la salle de bains de la chambre 314, en train de percer un préservatif, c’est Bica (1,49 m ; boisson préférée : le galão). Durex Emotions, peut-on lire sur l’emballage – la promesse d’un amour durable, non ? Bica soupire et lisse soigneusement les bords du sachet. Plus rien ne trahit le minuscule trou d’épingle dans le planning familiale. » page 9


« Dans sa chambre, Bica sort de la vieille boite à café où elle range ses souvenirs la photo précieusement conservée de son beau-papa Numéro 0, son père biologique, et la pose à côté du petit carnet où elle note les choses strictement confidentielles. Depuis treize jours, Bica ouvre chaque soir ce carnet et laisse courir son doigt le long des lignes bleues ; on dirait des veines délicates juste sous la peau. 

Cher Papa.

Pour l’instant c’est tout ce qu’elle a écrit. » page 30


« Quand ma mère perdait le contrôle en amour, il n’était pas question qu’elle laisse l’amour prendre le contrôle sur elle. » page 165

 

Lire Les pères et les mères sont des humains comme les autres, c’est voyager en France, en Allemagne et au Portugal. C’est parcourir la vie de Bica qu’elle nous livre en 11 parties, intercalées dans l’intrigue principale. C’est séjourner dans cet hôtel où tout a une consistance improbable et loufoque : de cette incroyable et attendrissante femme de chambre, du nom même de l’établissement (merci au graphiste chargé de la conception du logo) et des relations entre le personnel (et parfois même ses clients).  C’est surtout passer un très bon moment grâce à la plume de Paul Mesa. L’auteure raconte (du point de vue de l’héroïne) une histoire grotesque qui se révèle extrêmement touchante. Son style teinté d’humour est agréable : poétique, frais, métaphorique, parfois insolite (les descriptions des personnages : taille et boisson préférée, est géniale !).


A lire accompagné d’un bon café !

 



03/03/2013
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